Où la maladresse d’un administrateur d’une page Facebook complotiste confirme la porosité existant entre les sympathisants de François Asselineau et « la Dissidence », nom que se sont donné les activistes évoluant dans la galaxie formée par le tandem Alain Soral-Dieudonné.
Dans sa dernière vidéo, la journaliste-youtubeuse Aude Favre s’intéresse à la page « Anonymous France », un compte Facebook conspirationniste suivi par plus d’un millions d’utilisateurs et se présentant – faussement – comme une émanation du mouvement de hackers homonyme.
Après être parvenue à identifier l’administrateur principal de la page pour l’interpeller au sujet d’une fausse information virale diffusée par « Anonymous France » concernant l’élection présidentielle (qui, calculs ineptes à l’appui, aurait en réalité été remportée par Marine Le Pen et non par Emmanuel Macron…), ce dernier lui révèle qu’en matière électorale, les informations lui viennent de… François Asselineau, le président de l’UPR ! Puis de préciser que ce dernier partage avec « la Dissidence » – une allusion claire à la complosphère soralo-dieudonniste – « les mêmes sources d’informations » :
« Je sais qu’il y a un nom qui est spécialiste là-dessus, sur tout ce qui est électoral, c’est François Asselineau. En fait, les gens qui travaillent avec nous travaillent aussi avec lui. […] En fait, c’est les mêmes sources d’informations, ce qu’on appelle « la Dissidence », et Asselineau a les mêmes sources d’informations ».
Dans une précédente vidéo, Aude Favre avait identifié l’animateur de la page Facebook « On sait ce qu’on veut qu’on sache » (149 000 abonnés), un internaute répondant au pseudonyme d’Alain Proviste et l’avait confronté par téléphone à l’une de ses intox.
Candidat lors de la dernière élection présidentielle, François Asselineau avait fait campagne sur le thème du Frexit. Bien que bénéficiant d’un temps de parole audiovisuel équivalent à celui des dix autres candidats durant les deux semaines précédant le premier tour du scrutin, le président de l’UPR fut régulièrement renvoyé à ses ambiguïtés en matière de théories du complot. Il n’était finalement parvenu à réunir sur son nom que 0,9 % des suffrages.
Récusant tout lien avec l’extrême droite, le mouvement de François Asselineau a longtemps frayé avec des figures de la complosphère francophone comme lors de ses universités d’automne 2012 où il convia le co-fondateur du Réseau Voltaire Alain Benajam, le blogueur Etienne Chouard ou encore Robert Ménard. Patrick D’Hondt, alias Tepa, actuel animateur de la web-TV conspirationniste META TV, est par exemple un ancien porte-parole et délégué départemental en Seine-Saint-Denis de l’UPR.
La « Dissidence » a essayé d’organiser son premier congrès à Bruxelles au mois de mai 2014 à l’initiative
de « Debout les Belges », un groupuscule fondé par Laurent Louis et capitalisant sur la contre-culture soralo-dieudonniste. Y étaient notamment attendus, en plus d’Alain Soral et Dieudonné M’Bala M’Bala, Pierre Hillard, Hervé Ryssen, Kemi Seba, Jacob Cohen, Salim Laïbi (alias « Le Libre Penseur »), ou encore Noël Gérard (alias « Joe Lecorbeau », administrateur des sites Croah.fr puis QuenelPlus.com).